Objection de conscience en Turquie
Article mis en ligne le 18 juin 2021

par webmestre

En Turquie, les premiers objecteurs de conscience ont déclaré publique-ment leur refus au début des années 1990 : ils se sont levés contre la guerre, l’armée et le service militaire obligatoire. Au début, seuls quelques-uns ont décidé de rendre leur déclaration publique, comme Vedat Zencir, Tayfun Gönül ou Osman Murat Ülke.

Depuis, il y a eu bien plus de 1 000 conscrits qui ont déclaré leur objection de conscience. En outre, des centaines de milliers de personnes ont échappé à la conscription par d’autres moyens, ou tout simplement se sont cachées (passés en clandestinité). Quelques centaines ont demandé l’asile à l’étranger en raison des menaces de persécution.Cette brochure est publiée 30 ans après les premières déclarations publiques des objections de conscience. Elle fait le point, décrit le travail de solidarité pour le mouvement de l’objection de conscience depuis en dehors de Turquie et donne la parole aux objecteurs de conscience, dont certains ont été actifs en Turquie pendant des années et sont main-tenant en exil, avec un avenir incertain.

Cette brochure est publiée le 15 mai 2021, Journée internationale de l’objection de conscience. Le même jour de nombreux autres événements, vidéos et actions permettront de faire entendre la voix des objecteurs de conscience de Turquie dans le monde entier. Pour en savoir plus, consultez le lien ci-dessous : https://de.Connection-eV.org/KDV-Ta g2021 et www.wri-irg.org/en/CODay2021.Le droit à l’objection de conscience

La Turquie est le seul pays du Conseil de l’Europe à ne pas reconnaître le droit à l’objection de conscience. Par le biais de diverses sanctions, les objecteurs de conscience se trouvent obligés d’effectuer leur service mi-litaire. Ils font face à des mandats d’arrêt, à des persécutions et à des emprisonnements à vie. En outre, ils se trouvent dans un état de « mort civile », qui les exclut de la vie sociale, culturelle et économique.Quelques mesures législatives ont été prises concernant la conscription et la durée du service militaire obligatoire. Par exemple, en 2019, le service militaire pour les conscrits a été réduit à six mois avec la nouvelle loi. En revanche, il y a quelques années le projet de loi sur l’objection de conscience présenté par le HDP (Parti démocratique des peuples) a été re-jeté avec les voix du parti au pouvoir ainsi que d’autres partis. Les propositions du HDP ont également été refusées lors du processus législatif de la nouvelle loi de 2019. Par conséquent, la loi votée ne contient rien sur le droit à l’objection de conscience.

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